La vie musicale d’un Marvin – Episode 1

Aussi loin que je peux me souvenir, j’ai toujours écouté de la musique. Enfant, j’ai forcément été influencé par la musique de mes parents, et autant le dire, ça n’a pas toujours été glorieux. Oui, j’ai été fan de Florent Pagny à qui mon parrain ressemblait, et de Céline Dion dont je connaissais les albums par coeur (merci Maman) ; mais j’ai aussi eu droit à des séances plus soul, Papa étant lui fou de musique black, à commencer par Barry White. Quant à mon frère, il m’a partagé sa passion pour un univers plus rap, d’abord avec les Kriss Kross et leur tube « Jump » qui nous a fait porter nos jeans à l’envers, mais aussi avec Coolio et son paradis pour gangster ou encore B-E-2-N-Y-B, son nom à lui c’est Benny B oui tu l’as deviné. ALERTE : vous ratez une grande photo si vous ne cliquez pas sur le dernier lien. On a un peu fait le tour du Secteur A, du Ministère Amer, et en particulier de Doc Gynéco et d’IAm que, je vous le dis sans honte, j’écoute encore aujourd’hui. Et pour calmer les ardeurs de certains : « Les premières consultations » ont été enregistrées à Los Angeles par le mec qui a enregistré Herbie Hancock et Tower of Power. Rien que ça. Concernant I Am, on se passera de justification, « L’école du Micro d’Argent » parlant d’elle-même.

OLYMPUS DIGITAL CAMERALe monde du Rock quand à lui, a commencé à faire vibrer mes oreilles lorsque que je suis entré au collège. Je me souviens précisément de l’endroit où j’étais (la cuisine de Mamie) et du petit pincement au coeur que j’ai ressenti en écoutant pour la millionième fois « Pretty Fly » de The Offsprings. Ce sont eux qui m’ont finalement lancé dans l’univers des disto et des gros fûts, en arrivant très rapidement vers le metal au sens large. Un peu de Korn par ci, de Slipknot par là, et c’est toute la scène néo-metal émergente qui y passe, sans oublier quelques vieux classiques comme Sepultura et tous ces autres groupes de bourrins qui nous faisaient bien marrer avec les potes. Je me vois encore en extase devant un live de Korn, chez mon autre grand-mère cette fois, m’imaginant au milieu de la foule, voire mieux : sur la scène. Et puis en remontant un peu le temps, j’ai compris avec Nirvana que c’était possible.

C’est en 2003 après de longues négociations avec mes parents que j’ai acheté ma toute première batterie. Pour tout vous dire, ça s’est fait sur un coup de tête. Je voulais jouer d’un instrument depuis toujours, et la batterie me trottait dans le crâne en plus du piano. Ayant tapé sur deux batteries dans ma vie jusque là, je voulais retrouver cette sensation primitive qu’est celle de faire un maximum de bruit avec un minimum de contraintes en se servant de son corps tout entier. Ce qu’il y a de bien avec une batterie, c’est qu’on n’a rien à brancher, et ça ça me plaisait.

Barney-Rubble-on-Drums-the-flintstones-7005089-400-181L’auto-didacte que je suis a lancé la VHS Pearl qui accompagnait le matériel et me voilà parti pour tout monter devant les yeux curieux de mes parents. Résultat : une batterie accordée aussi bien qu’une huitre ouverte par un manchot, mais je pouvais taper ! Ca a été marrant quelques jours, puis rapidement ça l’a été beaucoup moins… Etre seul face à un instrument que l’on ne connait pas, ça montre vite à quel point on ne sait rien. Et très vite, je me suis demandé si j’avais bien fait de dépenser si joyeusement ces 550€, la plus grosse somme que j’avais alors jamais dépensée, d’autant plus que mes voisins et ma famille commençaient sympathiquement à me haïr.

Etre assis derrière ce monstre qui m’obsédait et ne pas en sortir un son correct, même pas pendant deux petites secondes, ça a été sacrément frustrant pendant un moment. Jouer à l’oreille c’est bien, encore faut-il l’avoir travaillée un minimum. A force de fouilles virtuels, j’ai finalement découvert les tablatures, et là ça a été le début de l’aventure. Pour les non initiés, une tablature, c’est un peu comme une partition simplifiée. Enfin, le vrai début de l’aventure, ça a été de jouer avec les potes, ou plutôt d’essayer. Il aura encore fallut pas mal de temps avant de ne plus complètement se faire détester par le quartier où je vivais.

59691-minikissAu total, j’ai du traumatiser une bonne partie de mes camarades de classe, de mes profs, j’ai fait suer mon père qui m’entendait tous les soirs tapoter des pieds sur le sol et des doigts sur la souris pendant qu’il regardait la télé, et au bout de quelques semaines à peine (et une escale dans la chambre de notre premier chanteur qui n’a jamais chanté), il y en avait pour tout le monde : on avait décidé qu’on répèterait tous les samedis dans ma piole. Comme ça, pas de jalou ! Mais comme on était gentils mon pote et moi, on a très vite décidé qu’on ferait du screamo, comme ça les voisins nous aimeraient forcément ! Connaissant déjà Envy, on a pris une bonne petite baffe en découvrant The Blood Brothers au Grand Mix et on s’est dit que c’était impossible de ne pas aimer ça. Ca débordait d’énergie, de rock&roll, et surtout ça faisait du bien par où ça passait. S’en sont suivies des heures de procrastination musicale, d’expérimentations, de moments intenses à tous les niveaux au cours de 5 années riches en rebondissements et en émotions…

2 réflexions sur “La vie musicale d’un Marvin – Episode 1

  1. La vie musicale d’un Marvin – Episode 2 – La Routine d'un Marvin

  2. La Routine d'un Marvin

Laisser un commentaire